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LA COMMUNAUTÉ

LE BLUES DE LA SCIENCE MOLLE par Alexandra Carignan

2016 a été pour moi une grande année. Ce n’est pas à cause d’un voyage bouleversant ou d’un grande changement de vie, mais parce que j’ai officiellement quitté les études. Je traînais depuis beaucoup trop longtemps un mémoire pas terminé, et que je terminerai jamais. En quittant mon statut d’étudiante, j’ai pu mettre les deux pieds dans le travail temps plein et apprivoiser cette nouvelle vie sans épée de Damoclès. Tout d’un coup, mes amies et moi étions des adultes, et la réalité du marché du travail nous est entrée en plein dans nos faces d’étudiantes en sciences molles.

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Au quotidien, je suis une passionnée. Quand j’aime quelque chose, je l’aime à fond, intensément, et ce, depuis mon jeune âge. À l’école, j’avais des bonnes notes seulement lorsque je travaillais sur un sujet qui me passionnais. Et dès le secondaire, je savais que je voulais étudier en histoire coûte que coûte. On m’a dit que ce ne serait pas facile. Que les emplois dans le domaine sont rares, que le milieu est petit. Pas grave. Je savais que je ne pourrais pas étudier dans quelque chose qui me laissait de glace. Certaines personnes peuvent simplement travailler pour travailler, mettre la switch à off en terminant et attendre la fin de semaine pour s’adonner à leurs passions. Moi, impossible. 

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Il était nécessaire que j’aime ce que je fais et (si possible) vivre de ma passion. Je vivais pour l’histoire et c’est ce que j’ai fait au Cégep, au baccalauréat, et presque à la maîtrise. Tout allait bien jusqu’à ce que cette dernière étape arrive, et que la suite logique était le marché du travail. Après toutes ces années d’études, la finalité était…floue. Un étudiant en comptabilité devient comptable, un étudiant en médecine devient médecin, un étudiant en histoire devient…un historien? Ce n’est malheureusement pas si simple. Pourquoi? Parce que j’ai étudié un domaine d’étude, et non un métier. C’est large un domaine. Et ça rend le chemin plus dur. Le parcours est trippant, mais la suite est difficile. Malgré tout ça, j’ai adoré étudier dans les sciences molles. Elles nous lancent des défis qui deviennent personnels et qui nous aident à mieux nous comprendre. Et je crois que c’est ça l’important. 

 

Je vois trop souvent des personnes qui ont la mine basse en sortant de l’université parce que le marché du travail actuel n’encourage pas nos études. J’ai moi-même été désappointée et quelques fois désillusionnée face au très peu de choix que nous offre le marché de l’emploi. Mais il ne faut pas oublier ceci : ces sciences qui sont en ce moment le mouton noir de l’éducation m’ont appris à me forger une opinion, à synthétiser ma pensée, à apprendre la critique et embrasser le questionnement. Ce bagage nous apprend à créer nos propres opportunités, et ça, il n’y a rien de plus gratifiant. Le chemin est peut-être moins évident qu’ailleurs, mais le voyage en vaut la peine. Alors jeunes diplômés des sciences humaines, gardez toujours en tête une chose importante : vous êtes votre métier, et vous pouvez en faire ce que vous voulez.

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Alex

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